La maison et le loft, des concepts qui convergent ?
Nous assistons aujourd’hui à un glissement des deux concepts. On parle de plus en plus en effet de maison-loft, et le loft pur disparait en faveur d’une habitation de plus en plus traditionnelle. Faisons ici le point et reprenons les définitions de ces deux symboles du « bien habiter »
La maison traditionnelle
C’est l’habitat « ordinaire » par excellence. La maison traditionnelle correspond la plupart du temps à une succession d’espaces cloisonnés. Chaque pièce a ainsi un rôle bien défini. Les relations entre les espaces sont codifiées. On passe du public au privé, voire à l’intime dans un cheminement bien défini et prévisible. Ce mode d’organisation de l’espace est sensiblement le même pour une maison modeste ou bourgeoise. Seuls le nombre de pièces et le nombre de séquences du public vers le privé changent.
Les éléments extérieurs sont à l’origine des différences des plans de telles maisons. Ainsi, l’orientation du terrain, sa taille, la pente éventuelle, sont des éléments qui vont modifier le plan type. Cet archétype de plan est issu des formes les plus anciennes d’habitations et a peu évolué.
Le loft pur jus
L’apparition du loft est assez récente. Elle correspond à la deuxième moitié du XXe siècle. Une période où de nouveaux enjeux sociétaux sont apparus. Des envies de vie communautaire, des besoins d’habiter sur le lieu de travail, ont poussé des groupes à investir d’anciens locaux industriels. L’aménagement de ces vastes espaces atypiques et le changement radical de leur destination n’était pas chose aisée. Ces lofts ont servi de refuge à des communautés marginales ou abrité l’activité créatrice et le repos d’artistes. Inévitablement, le résultat était loin de l’idée de maison traditionnelle. Souvent très hauts de plafond et mal éclairés, ces locaux n’ont pas permis d’aménagement habituel. Les espaces sont décloisonnés pour bénéficier en cascade de la lumière naturelle. La très grande taille des espaces à forcement généré des aménagements sommaires, économiques, laissant visibles la plupart des éléments existants. Un nouvel art de vivre était né.
La maison se décloisonne
Le « style loft » ainsi défini a très vite été médiatisé et son esprit libre et fluide a rapidement séduit. Les perspectives généreuses offertes par le plan libre et le décloisonnement ont rapidement servi de modèle au nouvel idéal des maisons contemporaines. La traditionnelle cuisine fermée donnant sur une salle à manger d’apparat et le salon cosi pour des activités plus silencieuses s’ouvrent. La transparence et la fluidité sont de rigueur. La maison contemporaine se permet même d’emprunter des détails décoratifs à l’ambiance naturellement industrielle des lofts. L’entrée s’ouvre sur le séjour. Le séjour, la salle à manger et la cuisine ne font souvent qu’un. L’escalier, très en évidence ou même véritable sculpture, devient la colonne vertébrale de la maison. Cette impression d’extrême liberté est bien souvent complétée par de grandes baies vitrées qui prolongent cette ouverture des espaces sur le jardin.
En parallèle, les architectes et plasticiens modernes du début du XXe siècle ont initié ce phénomène de décloisonnement .
Le loft s’embourgeoise
Le loft a très vite été inspirant et les premiers adeptes étaient des aventuriers prêts à se lancer dans une expérience de vie atypique. Des individus qui ont compris l’intérêt économique d’aménagements sommaires dans des bâtiments déjà rentabilisés les ont suivi. Une légende est née et ce style de vie rêvée qui semblait correspondre à des personnes originales et créatives est vite devenu iconique.
La flambée des prix de l’immobilier a cependant été un frein à ce phénomène et les plateaux de surfaces importantes n’ont plus été accessibles qu’à des personnes fortunées.
Dès lors, les aménagements sommaires et la décoration brute n’ont plus été de mise. Dorénavant, les propriétaires de lofts souhaitent des aménagements de luxe, des sanitaires de prix et des prestations haut-de-gamme.
Vers un modèle unique de maison-loft ?
Les deux formes d’habitats très différents au départ ont donc progressivement glissé l’une vers l’autre. A tel point que les particuliers qui lancent un projet de construction neuve parlent souvent de maison-loft. Cette nouvelle typologie d’habitat à l’avantage de créer des espaces ouverts qui augmentent virtuellement la surface de la maison. Une même fenêtre peut éclairer deux espaces ouverts. Moins de cloisons, moins de portes, sont autant d’autres éléments qui concourent à une habitation économique.
Loft de 350 m²
Cet ancien atelier de soyeux lyonnais datant des années vingt, transformé en garage en 1980, accueille actuellement un appartement de 350 m² possédant quatre chambres et deux bureaux.
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Loft de 240 m²
L’implantation de cette ancienne usine n’a pas permis d’obtenir de véritables fenêtres avec vue sur l’extérieur et la presque totalité de l’appartement est éclairée par une verrière et par un patio.
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Loft de 300 m²
Ce loft d’architecte, réalisé à lyon, est né de la transformation d’un local (laboratoire d’analyses douanières).
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